Gignac la Nerthe le 6 mai 2011
Monsieur André DUCLOT
36 ter, impasse des acacias
13180 GIGNAC LA NERTHE à
Monsieur Vincent BURRONI
Conseiller Général
Mairie de Châteauneuf les Martigues
Place Bellot
13220 Châteauneuf Les Martigues
Monsieur le Conseiller Général,
Sur votre Tract Elections cantonales des 20 et 27 mars 2011 « Un grand merci » distribué le 5 mai 2011, vous remerciez vos électeurs en soulignant les soutiens de différents Maires du Canton et des autres candidats dont j’en suis.
Bien que je vous ai personnellement téléphoné, entre les deux tours, lors de votre première utilisation de mon prétendu soutien, vous avez réutilisé mon nom, mon étiquette Europe Ecologie-les Verts sans mon accord explicite.
A nouveau, sur ce nouveau tract, il en est fait de même.
Cela est inacceptable et porte atteinte aux valeurs que nous portons chez Europe Ecologie les verts. Cette usurpation, trompe l’électeur qui a soutenu ma candidature et qui avec nous, désirait que la gouvernance au sein du Conseil Général devait s’inscrire sur un modèle plus éthique, transparent, et absent de toute forme de clientélisme.
En tant que candidat à ces élections sous l’investiture de mon parti « Europe Ecologie-les verts », je tiens à vous préciser, la position prise en stricte application des consignes de notre mouvement.
A savoir : Tous les candidats sans exception d’Europe Ecologie les Verts, nous avons donné comme consigne à nos électeurs lorsque un candidat du PS s’opposait au FN, de faire barrage au front National sans soutenir nominativement le candidat PS. (Cf : prise de position de notre porte parole Laurence Vichnievsky).
Et ce, par rapport à la présidence du Conseil Général de Monsieur Jean Noël Guérini.
Ceci, constituait un élément déterminant compte tenu de la mise en cause de ce dernier dans le rapport du député PS Arnaud Montebourg.
Vous conviendrez que votre démarche porte un préjudice certain à notre image. Notre électorat trompé. Si vous en convenez, alors rien ne s’opposera à ce que vous preniez l’engagement de signer la Charte « Anticor », et d’en respecter les exigences, notamment les valeurs de la démocratie participative et l’Ethique d’un élu. C’est sur ces valeurs que notre électorat nous a suivi.
Pour rassurer nos électeurs, je vous propose de vous engager à signer cette charte lors d’un Rendez vous que nous prendrions ensemble avec la presse locale.
De plus et dans le devoir vis-à-vis de ces électeurs qui m’ont fait confiance, j’adresse une lettre ouverte à la presse qui réaffirme ma position.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Conseiller Général l’expression de mes respectueuses salutations.
André DUCLOT.
Venez nous rencontrer pour mettre un peu plus de nature dans votre environnement...
EUROPE ECOLOGIE DES CANTONS DE LA COTE BLEUE ET MARIGNANE
Le Rove, Ensuès la Redonne, Gignac la Nerthe, Carry le Rouet, Sausset les pins, Châteauneuf les Martigues , Marignane, St Victoret
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tél : 04 42 76 25 40
dimanche 8 mai 2011
les Verts allemands, le petit parti devenu très grand....
Les élections régionales du 27 mars marquent une césure historique. Dans le Bade-Wurtemberg, les Grünen s'imposent comme un grand parti sur l'échiquier politique et donnent pour la première fois dans l'histoire du pays un ministre-président écologiste.
Winfried Kretschmann va devenir le premier écologiste à diriger un Etat régional, le Bade-Wurtemberg.
C'est une révolution qui va avoir un retentissement dans tout le pays. Les Verts sont les grands gagnants de ce dimanche électoral. Ils ont tellement progressé qu'ils participeront au gouvernement en Rhénanie-Palatinat [avec 15,3 % des suffrages, soit + 10,7 par rapport aux précédentes élections, ils feront alliance avec le parti social-démocrate du ministre-président sortant, Kurt Beck] et donneront même le premier ministre-président [Winfried Kretschmann] dans le Bade-Wurtemberg, un Land qui était aux mains des chrétiens-démocrates depuis cinquante-huit ans.
Rarement un scrutin régional n'a eu autant d'importance sur le plan national que celui du Bade-Wurtemberg. Angela Merkel va devoir s'expliquer auprès de son parti sur la débâcle de la CDU. Elle restera en fonction faute d'alternative mais on peut s'attendre à de rudes conflits d'orientation dans ses rangs. L'aile conservatrice craint pour sa survie et le fera bien sentir à la modernisatrice. Le FDP [parti libéral, allié de la coalition gouvernementale, grand perdant des élections] ne continuera pas non plus comme avant. Le projet de gouvernement noir-jaune risque donc une fin prématurée.
La catastrophe nucléaire du Japon a bien entendu eu un impact sur le résultat du scrutin mais les Verts peuvent rappeler à bon droit que personne à part eux n'a mis en garde contre les dangers du nucléaire avec autant de constance. Et aucun autre parti n'a combattu à ce point le lobby du nucléaire avec tous les moyens à disposition. Les citoyennes et les citoyens savent donc que l'Allemagne a aujourd'hui besoin des compétences fondamentales des Verts pour mettre sur pied une politique énergétique et économique d'avenir.
Voilà plus de trente ans que les Grünen annoncent un tournant dans le domaine de l'énergie. Après leur triomphe, il est évident que celui-ci est amorcé.
Avec leur victoire, les Verts sont enfin devenus un grand parti. Ils peuvent se réjouir mais cela signifie aussi qu'ils doivent prendre leurs responsabilités. Se cacher derrière le SPD sur les questions sociales comme les réformes [néolibérales] Hartz IV n'est plus possible. L'heure est venue d'annoncer la couleur.
Le grand perdant de cette élection, c'est évidemment [le ministre-président sortant] Stefan Mappus. C'est à cause de sa politique de bulldozer que le bastion CDU est tombé. Les citoyennes et les citoyens n'acceptent plus cette façon de faire de la politique. Ils demandent plus de participation et de crédibilité. Les électeurs du Bade-Wurtemberg ont montré que cela menait à tout, y compris à voter.
Winfried Kretschmann va devenir le premier écologiste à diriger un Etat régional, le Bade-Wurtemberg.
C'est une révolution qui va avoir un retentissement dans tout le pays. Les Verts sont les grands gagnants de ce dimanche électoral. Ils ont tellement progressé qu'ils participeront au gouvernement en Rhénanie-Palatinat [avec 15,3 % des suffrages, soit + 10,7 par rapport aux précédentes élections, ils feront alliance avec le parti social-démocrate du ministre-président sortant, Kurt Beck] et donneront même le premier ministre-président [Winfried Kretschmann] dans le Bade-Wurtemberg, un Land qui était aux mains des chrétiens-démocrates depuis cinquante-huit ans.
Rarement un scrutin régional n'a eu autant d'importance sur le plan national que celui du Bade-Wurtemberg. Angela Merkel va devoir s'expliquer auprès de son parti sur la débâcle de la CDU. Elle restera en fonction faute d'alternative mais on peut s'attendre à de rudes conflits d'orientation dans ses rangs. L'aile conservatrice craint pour sa survie et le fera bien sentir à la modernisatrice. Le FDP [parti libéral, allié de la coalition gouvernementale, grand perdant des élections] ne continuera pas non plus comme avant. Le projet de gouvernement noir-jaune risque donc une fin prématurée.
La catastrophe nucléaire du Japon a bien entendu eu un impact sur le résultat du scrutin mais les Verts peuvent rappeler à bon droit que personne à part eux n'a mis en garde contre les dangers du nucléaire avec autant de constance. Et aucun autre parti n'a combattu à ce point le lobby du nucléaire avec tous les moyens à disposition. Les citoyennes et les citoyens savent donc que l'Allemagne a aujourd'hui besoin des compétences fondamentales des Verts pour mettre sur pied une politique énergétique et économique d'avenir.
Voilà plus de trente ans que les Grünen annoncent un tournant dans le domaine de l'énergie. Après leur triomphe, il est évident que celui-ci est amorcé.
Avec leur victoire, les Verts sont enfin devenus un grand parti. Ils peuvent se réjouir mais cela signifie aussi qu'ils doivent prendre leurs responsabilités. Se cacher derrière le SPD sur les questions sociales comme les réformes [néolibérales] Hartz IV n'est plus possible. L'heure est venue d'annoncer la couleur.
Le grand perdant de cette élection, c'est évidemment [le ministre-président sortant] Stefan Mappus. C'est à cause de sa politique de bulldozer que le bastion CDU est tombé. Les citoyennes et les citoyens n'acceptent plus cette façon de faire de la politique. Ils demandent plus de participation et de crédibilité. Les électeurs du Bade-Wurtemberg ont montré que cela menait à tout, y compris à voter.
La corrida face à un projet de loi punissant les sévices sur les animaux
Le 5 mai 2011, Roland Povinelli, le sénateur-maire d'Allauch (Bouches-du-Rhône) a soumis à la cosignature des sénateurs du groupe PS une proposition de loi visant à punir, sans exception, les sévices graves envers les animaux domestiques, apprivoisés, ou tenus en captivité. L’Alliance Anticorrida a vivement salué cette initiative, lourde d’implications dans sa lutte pour bannir les manifestations tauromachiques. Afin d’expliquer sa décision, Roland Povinelli a déclaré : « Épargner aux animaux toute douleur ou souffrance inutile est un objectif affiché par l’Union européenne et la science démontre que les taureaux ou les coqs ressentent la douleur et le stress de la même manière que les humains ! ». Il a également contredit l’argument de la tradition, qui a récemment appuyé l’inscription de la corrida au patrimoine culturel français. Il considère, en effet, que des traditions, bien que considérées comme acceptables il y a quelques années, sont désormais illégales ou éthiquement inacceptables. Enfin, réfutant l’argument de moteur économique de la corrida, le sénateur a opposé que 90 % des personnes qui viennent faire la fête dans les rues des régions concernées n’assistent pas aux corridas.
Ce texte fait écho à la proposition de loi déposée le 15 décembre 2009 à l'Assemblée nationale, par les deux députées Geneviève Gaillard (PS) et Muriel Marland-Militello (UMP). Cette vague montante contre la tauromachie devrait constituer un argumentaire solide dans la lutte contre cette pratique, qui suscite de plus en plus de manifestations, à l’instar de la prochaine marche devant le ministère de la culture, samedi 28 mai 2011, pour dénoncer l'inscription de la corrida au patrimoine culturel français
Cécile Cassier
Ce texte fait écho à la proposition de loi déposée le 15 décembre 2009 à l'Assemblée nationale, par les deux députées Geneviève Gaillard (PS) et Muriel Marland-Militello (UMP). Cette vague montante contre la tauromachie devrait constituer un argumentaire solide dans la lutte contre cette pratique, qui suscite de plus en plus de manifestations, à l’instar de la prochaine marche devant le ministère de la culture, samedi 28 mai 2011, pour dénoncer l'inscription de la corrida au patrimoine culturel français
Cécile Cassier
samedi 7 mai 2011
Sarkozy accepte de commander à la Cour des comptes un rapport sur les coûts du nucléaire
Nicolas Sarkozy accepte de commander à la Cour des comptes un rapport sur les coûts de la
filière nucléaire, à la suite d'une demande du WWF France et d'Écologie sans frontière formulée
au nom de l'Alliance pour la planète, lundi 2 mai 2011, à l'occasion d'un déjeuner entre le
président de la République et les ONG du Grenelle de l'environnement. Le rapport, qui
comprendra une analyse des coûts du démantèlement, devrait être finalisé d'ici la fin de l'année.
« C'est une révolution. Cela fait 15 ans qu'on attend cela, que Corinne Lepage, Dominique
Voynet, Michèle Rivasi, Daniel Cohn-Bendit le demandent », se réjouit Serge Orru, directeur du
WWF France, contacté par AEDD. « On va enfin connaître la réalité du coût du nucléaire, avoir
de la transparence. »
« Nicolas Sarkozy a dit que le nucléaire n'avait rien à se reprocher, que c'était une énergie qui ne
coûtait pas cher, et que le rapport le dirait », rapporte pour AEDD Franck Laval, président
d'Écologie sans frontière. Mais pour l'ONG, le rapport de la Cour des comptes sera « à mettre en
parallèle avec le rapport sur la sûreté des centrales ». « On [les écologistes] a toujours perdu
notre combat contre le nucléaire en l'abordant par le biais de la sécurité. C'est par la voie
financière qu'on amorcera le changement. »
Martine Laplante, présidente des Amis de la Terre France, regrette pour sa part que le chef de
l'État ait refusé d'intégrer « l'évaluation du coût humain des accidents du nucléaire ».
QUEL MANDAT DONNÉ À LA COUR DES COMPTES?
« Davantage de clarté est la bienvenue », réagit Karine Gavand, chargée de campagne climaténergie
pour Greenpeace France, également présente au déjeuner. Avec la « dépendance énergétique », le prix du nucléaire « 40 % inférieur à la moyenne de l'Union européenne fait partie des nombreuses contre-vérités » du gouvernement. Karine Gavand « suivr[a] de près le mandat qui sera donné à la Cour des comptes », ajoute-t-elle.
Surtout, l'association internationale milite avant tout pour un moratoire de l'EPR de Flamanville
Elle a d'ailleurs bloqué, le matin même, le chantier normand pour « délivrer » 2 messages à
Nicolas Sarkozy : « l'EPR pose des problèmes de sûreté, le nucléaire sûr n'existe pas » et il est
« impossible de débattre si les affaires continuent 'comme si de rien n'était' ».
REFUS D'UN RÉFÉRENDUM
Les parties prenantes ont également discuté d'un éventuel débat sur l'énergie. « Mais nous
n'avons pas eu de réponses concrètes sur les termes du débat », indique Franck Laval, qui
souhaite « un vrai débat populaire ». Martine Laplante le présente comme « une prolongation du
Grenelle, avec des mesures sur le bâtiment, les transports, etc. »
Serge Orru propose « une commission de type Rocard-Juppé sur le grand emprunt pour étudier
les scénarios énergétiques en France dans les 20 prochaines années », qui s'achèverait sur un
« référendum : pour ou contre le renouvellement du parc de centrales nucléaires ? » « Nicolas
Sarkozy est contre un référendum », précise le directeur du WWF France. Une position partagée
par Greenpeace France : « Les conditions d'un débat serein ne sont pas réunies, notamment
parce que personne n'a accès à des informations objectives », explique Karine Gavand. La
chargée de mission préfère participer au « débat spontané dans la société ». « Nous espérons et
nous ferons tout pour que la question de la transition énergétique soit au coeur de l'élection
présidentielle. »
Par ailleurs, le président de la République a annoncé qu'un travail serait effectué sur la
constitutionnalité de la fiscalité écologique. Il avait soutenu la création d'une taxe carbone, qui
avait été adoptée par le Parlement fin 2009, mais l'avait abandonnée après une censure du
Conseil constitutionnel
filière nucléaire, à la suite d'une demande du WWF France et d'Écologie sans frontière formulée
au nom de l'Alliance pour la planète, lundi 2 mai 2011, à l'occasion d'un déjeuner entre le
président de la République et les ONG du Grenelle de l'environnement. Le rapport, qui
comprendra une analyse des coûts du démantèlement, devrait être finalisé d'ici la fin de l'année.
« C'est une révolution. Cela fait 15 ans qu'on attend cela, que Corinne Lepage, Dominique
Voynet, Michèle Rivasi, Daniel Cohn-Bendit le demandent », se réjouit Serge Orru, directeur du
WWF France, contacté par AEDD. « On va enfin connaître la réalité du coût du nucléaire, avoir
de la transparence. »
« Nicolas Sarkozy a dit que le nucléaire n'avait rien à se reprocher, que c'était une énergie qui ne
coûtait pas cher, et que le rapport le dirait », rapporte pour AEDD Franck Laval, président
d'Écologie sans frontière. Mais pour l'ONG, le rapport de la Cour des comptes sera « à mettre en
parallèle avec le rapport sur la sûreté des centrales ». « On [les écologistes] a toujours perdu
notre combat contre le nucléaire en l'abordant par le biais de la sécurité. C'est par la voie
financière qu'on amorcera le changement. »
Martine Laplante, présidente des Amis de la Terre France, regrette pour sa part que le chef de
l'État ait refusé d'intégrer « l'évaluation du coût humain des accidents du nucléaire ».
QUEL MANDAT DONNÉ À LA COUR DES COMPTES?
« Davantage de clarté est la bienvenue », réagit Karine Gavand, chargée de campagne climaténergie
pour Greenpeace France, également présente au déjeuner. Avec la « dépendance énergétique », le prix du nucléaire « 40 % inférieur à la moyenne de l'Union européenne fait partie des nombreuses contre-vérités » du gouvernement. Karine Gavand « suivr[a] de près le mandat qui sera donné à la Cour des comptes », ajoute-t-elle.
Surtout, l'association internationale milite avant tout pour un moratoire de l'EPR de Flamanville
Elle a d'ailleurs bloqué, le matin même, le chantier normand pour « délivrer » 2 messages à
Nicolas Sarkozy : « l'EPR pose des problèmes de sûreté, le nucléaire sûr n'existe pas » et il est
« impossible de débattre si les affaires continuent 'comme si de rien n'était' ».
REFUS D'UN RÉFÉRENDUM
Les parties prenantes ont également discuté d'un éventuel débat sur l'énergie. « Mais nous
n'avons pas eu de réponses concrètes sur les termes du débat », indique Franck Laval, qui
souhaite « un vrai débat populaire ». Martine Laplante le présente comme « une prolongation du
Grenelle, avec des mesures sur le bâtiment, les transports, etc. »
Serge Orru propose « une commission de type Rocard-Juppé sur le grand emprunt pour étudier
les scénarios énergétiques en France dans les 20 prochaines années », qui s'achèverait sur un
« référendum : pour ou contre le renouvellement du parc de centrales nucléaires ? » « Nicolas
Sarkozy est contre un référendum », précise le directeur du WWF France. Une position partagée
par Greenpeace France : « Les conditions d'un débat serein ne sont pas réunies, notamment
parce que personne n'a accès à des informations objectives », explique Karine Gavand. La
chargée de mission préfère participer au « débat spontané dans la société ». « Nous espérons et
nous ferons tout pour que la question de la transition énergétique soit au coeur de l'élection
présidentielle. »
Par ailleurs, le président de la République a annoncé qu'un travail serait effectué sur la
constitutionnalité de la fiscalité écologique. Il avait soutenu la création d'une taxe carbone, qui
avait été adoptée par le Parlement fin 2009, mais l'avait abandonnée après une censure du
Conseil constitutionnel
mercredi 4 mai 2011
Affaire Guérini : des marchés publics confiés au grand banditisme
SOURCE MEDIAPART
Les gendarmes ont perquisitionné mardi 3 mai les locaux du conseil général des Bouches-du-Rhône, ainsi que l'office HLM 13 Habitat et, le 2 mai, la société d'économie mixte (Sem) Treize Développement, deux organismes dépendant du département. Ces perquisitions tombent au beau milieu des auditions menées le 3 et 4 mai à Marseille par la commission d'enquête du PS sur la fédération des Bouches-du-Rhône, jusqu'alors dirigée par le président du conseil général, Jean-Noël Guérini.
Jean-Noël Guérini réélu à la tête du CG13 en avrilLe conseil général avait déjà été perquisitionné en novembre 2009 dans le cadre de la même information judiciaire sur des marchés publics possiblement truqués, menée par le juge marseillais Charles Duchaine. Dans cette affaire, Alexandre Guérini, patron de décharges et de déchetteries dans les Bouches-du-Rhône et frère du président du conseil général, a été mis en examen et incarcéré début décembre 2010.
Les enquêteurs semblent cette fois s'intéresser aux nombreux marchés publics attribués par le Conseil général et ses satellites à plusieurs entreprises proches de Bernard Barresi, arrêté avec les frères Campanella en juin 2010 sur un yacht de la Côte d'Azur, après dix-huit ans de cavale. Condamné par contumace en novembre 1994 à vingt ans de réclusion pour l'attaque d'un fourgon blindé près de Mulhouse, Bernard Barresi a été mis en examen en juin 2010 pour, entre autres, exploitation de jeux de hasard, blanchiment, extorsions de fonds et association de malfaiteurs en vue de la commission de faits de vol avec arme, et incarcéré dans la foulée.
Au croisement des enquêtes du juge Charles Duchaine sur les marchés publics de Haute-Corse et des Bouches-du-Rhône et de celle du juge Philippe Dorcet sur le grand banditisme, les soupçons se focalisent notamment sur ABT, une société de BTP créée en 2001. Ses cogérants, Patrick Boudemaghe et Damien Amoretti, tous deux mis en examen dans l'affaire des marchés truqués corses, étaient proches d'Alexandre Guérini, qui avait fait appel à eux pour des travaux à la décharge du Mentaure (La Ciotat). Avec fausses factures et évasion fiscale des profits vers des comptes à l'étranger à la clef.
Damien Amoretti, à qui Alexandre Guérini a reconnu vouer une «affection particulière», a été de 2006 à 2007 l'unique associé de la SMA Développement, une des sociétés d'Alexandre Guérini actionnaire pour moitié de la SMA Vautubières, qui exploite la très lucrative décharge de La Fare Les Oliviers. Alexandre Guérini a par ailleurs affirmé au juge Duchaine avoir fait la connaissance de Patrick Boudemaghe au début des années 2000 lors de travaux de maçonnerie dans sa cossue villa marseillaise (appartenant officiellement à sa compagne).
Damien Amoretti et Patrick Boudemaghe étaient par ailleurs en contact régulier avec Bernard Barresi. Ce dernier, de retour dans la région marseillaise depuis janvier 2010 et se sachant sur écoutes, appelait Patrick Boudemaghe, alors installé en Espagne pour affaires, depuis des cabines téléphoniques afin de régler les affaires courantes.
«Mon argent, je le gagne sur les travaux et les commissions que je prends aux artisans et aux sociétés que je fais travailler, lorsque je suis le chantier», a expliqué Bernard Barresi le 3 mars 2011 au juge Philippe Dorcet. Ces chantiers sur lesquels Bernard Barresi prélevait sa «commission» étaient pour la plupart financés par des collectivités territoriales.
Le chiffre d'affaires d'ABT (20,5 millions d'euros cumulés entre 2005 et 2008), qui a employé selon les enquêteurs jusqu'à 66 personnes, dépendait en effet quasi exclusivement de marchés publics obtenus avec les collectivités locales des Bouches-du-Rhône.
Le plus souvent, ces marchés n'étaient pas passés directement par le Conseil général mais par des organismes publics satellites, présidés par des fidèles de Jean-Noël Guérini et où son frère Alexandre avait ses entrées: Treize Développement, le maître d'ouvrage des grands projets immobiliers du département, le service départemental d'incendie et de secours des Bouches-du-Rhône (SDIS 13), l'office HLM du département Treize Habitat, le syndicat mixte de l'Arbois en charge du développement d'un technopôle dédié à l'environnement sur 205 hectares au sud d'Aix-en-Provence (respectivement présidés par les conseillers généraux PS, Antoine Rouzaud, Jean-Pierre Maggi, Jean-François Noyes, Alexandre Medwedovski), etc.
En 2006, c'est ABT qui est choisi pour construire le centre de secours de La Ciotat (SDIS 13), puis la gendarmerie d'Orgon pour un montant de 1,8 million d'euros (Treize Développement) et qui assure le gros œuvre de la construction de la cantine d'un collège marseillais (Treize Développement). En juin 2007, nouveau jackpot, ABT remporte trois lots pour la construction d'un bâtiment sur le technopôle de l'Arbois, pour un montant de plus de 1,6 million d'euros.
En 2008, ABT réaménage pour le Conseil général le club senior marseillais de Saint-Jérôme pour 143.000 euros. En février 2009 le bailleur social 13 Habitat lui confie des travaux d'entretien sur des HLM (Arles-Port, Saint Louis du Rhône-Miramas-Martigues) pour 232.426 euros. «Nous n'avions pas à l'époque connaissance les doutes qui peuvent aujourd'hui exister sur ces sociétés, explique Bernard Escalle, directeur de l'office HLM et de sa commission d'appel d'offre. Dans la mesure où un dossier est conforme administrativement (la société candidate s'engage à déclarer ses salariés, paie ses cotisations Urssaf, etc.), nous faisons l'analyse des offres et nous n'avions aucune raison d'écarter à priori telle ou telle société, cela pourrait même nous être reproché.» Mais peut-on encore plaider la malchance et l'ignorance quand on sait qu' Alexandre Guérini, qui était comme chez lui à 13 Habitat, y avait, entre autres, obtenu en septembre 2009 un logement pour l'ex-compagne de Bernard Barresi sur un simple coup de téléphone ?
En liquidation judiciaire depuis novembre 2010, la société ABT était domiciliée à Gardanne, au 835, Petit Chemin d'Aix, un des lieux de planque de Bernard Barresi, qui hébergeait aussi Alba Sécurité, la société de gardiennage de sa compagne Carole Serrano. Alba Sécurité, qui a été perquisitionné mardi 3 mai par les gendarmes, avait également les faveurs du conseil général.
L'entreprise assurait le gardiennage des archives départementales de Marseille pour 300.000 à 1 million d'euros par an (avril 2006), du centre Afpa de Marseille-Saint Jérôme pour 40.000 euros (octobre 2007), de chantiers et cités HLM de 13 Habitat pour 1 million d'euros (juin 2008) et de plusieurs sites du conseil général pour 4,2 millions d'euros (marchés attribués en novembre 2008 et août 2009). Pour la petite histoire, Alba Sécurité fournissait également les soirs de match des centaines de stadiers au Vélodrome géré par la Ville de Marseille.
Comment ces sociétés liées au grand banditisme ont-elles pu obtenir autant de marchés publics de la part d'organismes dépendant du conseil général des Bouches-du-Rhône? «Tout le monde utilisait ces sociétés le plus normalement du monde : elles avaient des marchés avec nous, avec le conseil général, avec Marseille Provence Métropole et même avec la Ville de Marseille, dit Jean-François Noyes, l'ancien président de l'office HLM du département. Ces personnes écumaient la région». Celui qui a cotoyé à plusieurs reprises Carole Serrano, lorsqu'il s'occupait des questions de séccurité au conseil général, dit être «tombé des nues» en apprenant qu'elle était la compagne d'un bandit en cavale.
Ancien directeur général des services du conseil général, Vincent Potier avait lui pointé, lors de son audition par les gendarmes en novembre 2009, le «court-circuitage en provenance du cabinet» de Jean Noël Guérini sur ces «outils extérieurs au Conseil général» et les dérives en résultant. Pour nombre de ses gros investissements immobiliers, notamment en matière de construction-rénovation de collèges, le conseil général donnait ainsi mandat à la Sem Treize Développement, créée en 2002, afin de préparer les appels d'offres, choisir les jurys d'architectes et mener les travaux. «Concernant Treize Développement, on nous faisait comprendre qu'en le choisissant comme support technique, on obtiendrait des subventions», témoigne aujourd'hui Corinne Lucchini, conseillère municipale UMP à Rognac et ancienne vice-président de la communauté d'agglomération Agglopole Provence, à l'ouest des Bouches-du-Rhône.
Magazine de l'Arbois de début 2006L'ex-directeur de la Sem Treize Développement Jean-Marc Nabitz, proche d'Alexandre Guérini, est aujourd'hui introuvable (certains le disent en Israël). «Je ne l'ai plus eu au téléphone depuis deux ans», confirme Patrick Mennucci, le maire PS du 1e-7e arrondissement de Marseille, qui était, jusqu'en 2008, employé de Treize Développement.
Patrick Mennucci s'occupait pour la Sem de la commercialisation de la ZAC du Domaine de la gare, aux abords de la gare TGV d'Aix-en-Provence. Il dit aujourd'hui découvrir l'obtention en 2007 par ABT d'un marché public sur une autre zone du technopôle (le petit Domaine de l'Arbois) pour la construction d'un bâtiment.
Jean-Marc Nabitz, qui s'occupait déjà de déchets lorsqu'il était directeur général adjoint du conseil général au début des années 2000, a joué, à la tête de Treize Développement, un rôle primordial dans l'élaboration du plan départemental d'élimination des déchets ménagers de 2006. Plan qui insistait sur le développement de la méthanisation dans le département comme une alternative à l'incinération. D'après les conversations interceptées par les gendarmes, Alexandre Guérini n'hésitait pas à faire appel à ses compétences pour obtenir des précisions techniques sur l'incinérateur de Fos-sur-Mer, grand concurrent d'un projet de méthanisation qu'il voulait monter avec l'intercommunalité San Ouest Provence.
Plus compromettant encore, en juillet 2009 Jean-Marc Nabitz a obtenu, par son entreprise de conseil 3N Concept, un marché de l'Agglomération d'Aubagne pour assurer la maîtrise d'ouvrage d'un nouveau projet d'extension et de création d'un centre de tri sur la décharge du Mentaure. Une décharge exploitée par une société d'Alexandre Guérini et dont le Conseil général avait préempté une partie du terrain dans des conditions ahurissantes révélées par La Provence.
Le 24 novembre 2004, la commission permanente du conseil général lançait la préemption d'un terrain adjacent à la décharge au nom de «la préservation de la qualité des sites, des paysages et des milieux naturels» et, dans la foulée, accordait une subvention de 2,5 millions d'euros pour «la création d'un centre de stockage des déchets ultimes à La Ciotat» sur ce même terrain. Deux délibérations pour le moins contradictoires!
Jean-Noël Guérini a-t-il senti le vent tourner pour Treize Développement? En juillet 2010, le président du Conseil général a fait voter, en toute discrétion, la création d'une société publique locale (le nouvel outil des collectivité locales) Terra Treize, à qui a depuis été confiée la maîtrise d'ouvrage de travaux dans quatre collèges du département. Un tâche habituellement réservée à la Sem Treize Développement.
Grâce à un groupement d'intérêt économique, les moyens matériels et humains des deux sociétés ont été mutualisés. Même mission, mêmes moyens, mêmes acteurs (on retrouve l'ex-conseiller général Antoine Rouzaud, ex-président de Treize Développement, à la tête de Terra Treize), la création de cette SPL est-elle une façon d'enterrer discrètement la Sem Treize développement, suspectée de favoritisme par la justice? Pas de réponse du côté de Treize Développement dont l'ex-président Antoine Rouzaud (l'un des deux conseillers généraux socialistes marseillais non réélus aux cantonales de 2011) est injoignable.
«On est dans un fonctionnement où les choses sont toutes décidées au cabinet de Jean-Noël Guérini et nous ne sommes pas associés à la gestion, estime Maurice Rey, le seul conseiller général d'opposition membre du conseil d'administration de Treize Développement et Terra Treize. Je trouve anormal qu'une société comme ABT ait, selon La Provence, eu autant de marchés, à hauteur du quart du budget de Treize Développement entre 2005 et 2008 et que son ex-directeur, Jean-Marc Nabitz, ait aujourd'hui disparu.»
A 13 Habitat, autre institution perquisitionnée par les gendarmes, le changement de président après les cantonales de 2011 n'a pas révolutionné les mœurs. Malgré des demandes répétées, aucun élu d'opposition ne participe au conseil d'administration, jusqu'ici présidé par le conseiller général PS Jean-François Noyes, ancien directeur de cabinet de Jean-Noël Guérini.
En janvier 2011, Jean-François Noyes justifiait les nombreuses interventions d'Alexandre Guérini dans la gestion de l'office en invoquant l'histoire familiale : «Le père d'Alexandre Guérini a fait toute sa carrière à l'office, son frère a été président de l'office pendant dix ans et lui-même a travaillé pour l'Opac, il a d'ailleurs toujours des marchés à l'Opac, dont un pour débarrasser les communs et les caves, je crois. (...) Alexandre Guérini connaît beaucoup de monde à l'Opac, certains depuis 25 ans, et il a des amis qui souhaitent lui faire plaisir.»
Sans surprise, le nouveau président de 13 Habitat, le conseiller général Christophe Masse, émarge lui au fan club d'Alexandre Guérini sur Facebook.
source MEDIAPART
Les gendarmes ont perquisitionné mardi 3 mai les locaux du conseil général des Bouches-du-Rhône, ainsi que l'office HLM 13 Habitat et, le 2 mai, la société d'économie mixte (Sem) Treize Développement, deux organismes dépendant du département. Ces perquisitions tombent au beau milieu des auditions menées le 3 et 4 mai à Marseille par la commission d'enquête du PS sur la fédération des Bouches-du-Rhône, jusqu'alors dirigée par le président du conseil général, Jean-Noël Guérini.
Jean-Noël Guérini réélu à la tête du CG13 en avrilLe conseil général avait déjà été perquisitionné en novembre 2009 dans le cadre de la même information judiciaire sur des marchés publics possiblement truqués, menée par le juge marseillais Charles Duchaine. Dans cette affaire, Alexandre Guérini, patron de décharges et de déchetteries dans les Bouches-du-Rhône et frère du président du conseil général, a été mis en examen et incarcéré début décembre 2010.
Les enquêteurs semblent cette fois s'intéresser aux nombreux marchés publics attribués par le Conseil général et ses satellites à plusieurs entreprises proches de Bernard Barresi, arrêté avec les frères Campanella en juin 2010 sur un yacht de la Côte d'Azur, après dix-huit ans de cavale. Condamné par contumace en novembre 1994 à vingt ans de réclusion pour l'attaque d'un fourgon blindé près de Mulhouse, Bernard Barresi a été mis en examen en juin 2010 pour, entre autres, exploitation de jeux de hasard, blanchiment, extorsions de fonds et association de malfaiteurs en vue de la commission de faits de vol avec arme, et incarcéré dans la foulée.
Au croisement des enquêtes du juge Charles Duchaine sur les marchés publics de Haute-Corse et des Bouches-du-Rhône et de celle du juge Philippe Dorcet sur le grand banditisme, les soupçons se focalisent notamment sur ABT, une société de BTP créée en 2001. Ses cogérants, Patrick Boudemaghe et Damien Amoretti, tous deux mis en examen dans l'affaire des marchés truqués corses, étaient proches d'Alexandre Guérini, qui avait fait appel à eux pour des travaux à la décharge du Mentaure (La Ciotat). Avec fausses factures et évasion fiscale des profits vers des comptes à l'étranger à la clef.
Damien Amoretti, à qui Alexandre Guérini a reconnu vouer une «affection particulière», a été de 2006 à 2007 l'unique associé de la SMA Développement, une des sociétés d'Alexandre Guérini actionnaire pour moitié de la SMA Vautubières, qui exploite la très lucrative décharge de La Fare Les Oliviers. Alexandre Guérini a par ailleurs affirmé au juge Duchaine avoir fait la connaissance de Patrick Boudemaghe au début des années 2000 lors de travaux de maçonnerie dans sa cossue villa marseillaise (appartenant officiellement à sa compagne).
Damien Amoretti et Patrick Boudemaghe étaient par ailleurs en contact régulier avec Bernard Barresi. Ce dernier, de retour dans la région marseillaise depuis janvier 2010 et se sachant sur écoutes, appelait Patrick Boudemaghe, alors installé en Espagne pour affaires, depuis des cabines téléphoniques afin de régler les affaires courantes.
«Mon argent, je le gagne sur les travaux et les commissions que je prends aux artisans et aux sociétés que je fais travailler, lorsque je suis le chantier», a expliqué Bernard Barresi le 3 mars 2011 au juge Philippe Dorcet. Ces chantiers sur lesquels Bernard Barresi prélevait sa «commission» étaient pour la plupart financés par des collectivités territoriales.
Le chiffre d'affaires d'ABT (20,5 millions d'euros cumulés entre 2005 et 2008), qui a employé selon les enquêteurs jusqu'à 66 personnes, dépendait en effet quasi exclusivement de marchés publics obtenus avec les collectivités locales des Bouches-du-Rhône.
Le plus souvent, ces marchés n'étaient pas passés directement par le Conseil général mais par des organismes publics satellites, présidés par des fidèles de Jean-Noël Guérini et où son frère Alexandre avait ses entrées: Treize Développement, le maître d'ouvrage des grands projets immobiliers du département, le service départemental d'incendie et de secours des Bouches-du-Rhône (SDIS 13), l'office HLM du département Treize Habitat, le syndicat mixte de l'Arbois en charge du développement d'un technopôle dédié à l'environnement sur 205 hectares au sud d'Aix-en-Provence (respectivement présidés par les conseillers généraux PS, Antoine Rouzaud, Jean-Pierre Maggi, Jean-François Noyes, Alexandre Medwedovski), etc.
En 2006, c'est ABT qui est choisi pour construire le centre de secours de La Ciotat (SDIS 13), puis la gendarmerie d'Orgon pour un montant de 1,8 million d'euros (Treize Développement) et qui assure le gros œuvre de la construction de la cantine d'un collège marseillais (Treize Développement). En juin 2007, nouveau jackpot, ABT remporte trois lots pour la construction d'un bâtiment sur le technopôle de l'Arbois, pour un montant de plus de 1,6 million d'euros.
En 2008, ABT réaménage pour le Conseil général le club senior marseillais de Saint-Jérôme pour 143.000 euros. En février 2009 le bailleur social 13 Habitat lui confie des travaux d'entretien sur des HLM (Arles-Port, Saint Louis du Rhône-Miramas-Martigues) pour 232.426 euros. «Nous n'avions pas à l'époque connaissance les doutes qui peuvent aujourd'hui exister sur ces sociétés, explique Bernard Escalle, directeur de l'office HLM et de sa commission d'appel d'offre. Dans la mesure où un dossier est conforme administrativement (la société candidate s'engage à déclarer ses salariés, paie ses cotisations Urssaf, etc.), nous faisons l'analyse des offres et nous n'avions aucune raison d'écarter à priori telle ou telle société, cela pourrait même nous être reproché.» Mais peut-on encore plaider la malchance et l'ignorance quand on sait qu' Alexandre Guérini, qui était comme chez lui à 13 Habitat, y avait, entre autres, obtenu en septembre 2009 un logement pour l'ex-compagne de Bernard Barresi sur un simple coup de téléphone ?
En liquidation judiciaire depuis novembre 2010, la société ABT était domiciliée à Gardanne, au 835, Petit Chemin d'Aix, un des lieux de planque de Bernard Barresi, qui hébergeait aussi Alba Sécurité, la société de gardiennage de sa compagne Carole Serrano. Alba Sécurité, qui a été perquisitionné mardi 3 mai par les gendarmes, avait également les faveurs du conseil général.
L'entreprise assurait le gardiennage des archives départementales de Marseille pour 300.000 à 1 million d'euros par an (avril 2006), du centre Afpa de Marseille-Saint Jérôme pour 40.000 euros (octobre 2007), de chantiers et cités HLM de 13 Habitat pour 1 million d'euros (juin 2008) et de plusieurs sites du conseil général pour 4,2 millions d'euros (marchés attribués en novembre 2008 et août 2009). Pour la petite histoire, Alba Sécurité fournissait également les soirs de match des centaines de stadiers au Vélodrome géré par la Ville de Marseille.
Comment ces sociétés liées au grand banditisme ont-elles pu obtenir autant de marchés publics de la part d'organismes dépendant du conseil général des Bouches-du-Rhône? «Tout le monde utilisait ces sociétés le plus normalement du monde : elles avaient des marchés avec nous, avec le conseil général, avec Marseille Provence Métropole et même avec la Ville de Marseille, dit Jean-François Noyes, l'ancien président de l'office HLM du département. Ces personnes écumaient la région». Celui qui a cotoyé à plusieurs reprises Carole Serrano, lorsqu'il s'occupait des questions de séccurité au conseil général, dit être «tombé des nues» en apprenant qu'elle était la compagne d'un bandit en cavale.
Ancien directeur général des services du conseil général, Vincent Potier avait lui pointé, lors de son audition par les gendarmes en novembre 2009, le «court-circuitage en provenance du cabinet» de Jean Noël Guérini sur ces «outils extérieurs au Conseil général» et les dérives en résultant. Pour nombre de ses gros investissements immobiliers, notamment en matière de construction-rénovation de collèges, le conseil général donnait ainsi mandat à la Sem Treize Développement, créée en 2002, afin de préparer les appels d'offres, choisir les jurys d'architectes et mener les travaux. «Concernant Treize Développement, on nous faisait comprendre qu'en le choisissant comme support technique, on obtiendrait des subventions», témoigne aujourd'hui Corinne Lucchini, conseillère municipale UMP à Rognac et ancienne vice-président de la communauté d'agglomération Agglopole Provence, à l'ouest des Bouches-du-Rhône.
Magazine de l'Arbois de début 2006L'ex-directeur de la Sem Treize Développement Jean-Marc Nabitz, proche d'Alexandre Guérini, est aujourd'hui introuvable (certains le disent en Israël). «Je ne l'ai plus eu au téléphone depuis deux ans», confirme Patrick Mennucci, le maire PS du 1e-7e arrondissement de Marseille, qui était, jusqu'en 2008, employé de Treize Développement.
Patrick Mennucci s'occupait pour la Sem de la commercialisation de la ZAC du Domaine de la gare, aux abords de la gare TGV d'Aix-en-Provence. Il dit aujourd'hui découvrir l'obtention en 2007 par ABT d'un marché public sur une autre zone du technopôle (le petit Domaine de l'Arbois) pour la construction d'un bâtiment.
Jean-Marc Nabitz, qui s'occupait déjà de déchets lorsqu'il était directeur général adjoint du conseil général au début des années 2000, a joué, à la tête de Treize Développement, un rôle primordial dans l'élaboration du plan départemental d'élimination des déchets ménagers de 2006. Plan qui insistait sur le développement de la méthanisation dans le département comme une alternative à l'incinération. D'après les conversations interceptées par les gendarmes, Alexandre Guérini n'hésitait pas à faire appel à ses compétences pour obtenir des précisions techniques sur l'incinérateur de Fos-sur-Mer, grand concurrent d'un projet de méthanisation qu'il voulait monter avec l'intercommunalité San Ouest Provence.
Plus compromettant encore, en juillet 2009 Jean-Marc Nabitz a obtenu, par son entreprise de conseil 3N Concept, un marché de l'Agglomération d'Aubagne pour assurer la maîtrise d'ouvrage d'un nouveau projet d'extension et de création d'un centre de tri sur la décharge du Mentaure. Une décharge exploitée par une société d'Alexandre Guérini et dont le Conseil général avait préempté une partie du terrain dans des conditions ahurissantes révélées par La Provence.
Le 24 novembre 2004, la commission permanente du conseil général lançait la préemption d'un terrain adjacent à la décharge au nom de «la préservation de la qualité des sites, des paysages et des milieux naturels» et, dans la foulée, accordait une subvention de 2,5 millions d'euros pour «la création d'un centre de stockage des déchets ultimes à La Ciotat» sur ce même terrain. Deux délibérations pour le moins contradictoires!
Jean-Noël Guérini a-t-il senti le vent tourner pour Treize Développement? En juillet 2010, le président du Conseil général a fait voter, en toute discrétion, la création d'une société publique locale (le nouvel outil des collectivité locales) Terra Treize, à qui a depuis été confiée la maîtrise d'ouvrage de travaux dans quatre collèges du département. Un tâche habituellement réservée à la Sem Treize Développement.
Grâce à un groupement d'intérêt économique, les moyens matériels et humains des deux sociétés ont été mutualisés. Même mission, mêmes moyens, mêmes acteurs (on retrouve l'ex-conseiller général Antoine Rouzaud, ex-président de Treize Développement, à la tête de Terra Treize), la création de cette SPL est-elle une façon d'enterrer discrètement la Sem Treize développement, suspectée de favoritisme par la justice? Pas de réponse du côté de Treize Développement dont l'ex-président Antoine Rouzaud (l'un des deux conseillers généraux socialistes marseillais non réélus aux cantonales de 2011) est injoignable.
«On est dans un fonctionnement où les choses sont toutes décidées au cabinet de Jean-Noël Guérini et nous ne sommes pas associés à la gestion, estime Maurice Rey, le seul conseiller général d'opposition membre du conseil d'administration de Treize Développement et Terra Treize. Je trouve anormal qu'une société comme ABT ait, selon La Provence, eu autant de marchés, à hauteur du quart du budget de Treize Développement entre 2005 et 2008 et que son ex-directeur, Jean-Marc Nabitz, ait aujourd'hui disparu.»
A 13 Habitat, autre institution perquisitionnée par les gendarmes, le changement de président après les cantonales de 2011 n'a pas révolutionné les mœurs. Malgré des demandes répétées, aucun élu d'opposition ne participe au conseil d'administration, jusqu'ici présidé par le conseiller général PS Jean-François Noyes, ancien directeur de cabinet de Jean-Noël Guérini.
En janvier 2011, Jean-François Noyes justifiait les nombreuses interventions d'Alexandre Guérini dans la gestion de l'office en invoquant l'histoire familiale : «Le père d'Alexandre Guérini a fait toute sa carrière à l'office, son frère a été président de l'office pendant dix ans et lui-même a travaillé pour l'Opac, il a d'ailleurs toujours des marchés à l'Opac, dont un pour débarrasser les communs et les caves, je crois. (...) Alexandre Guérini connaît beaucoup de monde à l'Opac, certains depuis 25 ans, et il a des amis qui souhaitent lui faire plaisir.»
Sans surprise, le nouveau président de 13 Habitat, le conseiller général Christophe Masse, émarge lui au fan club d'Alexandre Guérini sur Facebook.
source MEDIAPART
Projection du film : « Villes en eaux troubles » Documentaire Yves Entenich
Vendredi 6 mai 2011 à 20h30
Projection du film : « Villes en eaux troubles » Documentaire Yves Entenich
Qui gère l'eau qui coule de nos robinets ?
Comment est fixé son prix ? Quelle est sa réelle qualité ?
Animation : Patrick Du Fau de La Mothe, Expert dans la gestion des services publics de l’eau
Il a dénoncé les surprofits de la Lyonnaise des eaux à Bordeaux
Il affirme qu'un maire peut négocier -20 à -30% du prix de l'eau
Il expose qu'en fait le principal responsable de la mauvaise gestion de l'eau, ce n'est pas le délégataire (par exemple, Véolia, à Marseille) mais ceux qui se sont défaussés de leurs responsabilités en les confiant à des entreprises privées spécialisées. Une analyse qui mérite un temps d'arrêt pour examiner aussi les responsabilités des citoyens qui délèguent aux élus un peu plus qu'il n'est raisonnable...
Salle des « Noces & Banquets », bar de l’Arrêt
en face de l’ancienne usine Rivoire & Carret
Angle du boulevard Heckel et du Boulevard de Saint Loup, Marseille 11ème arrondissement
Contact organisation : Anne-Marie Daniele : 06 25 45 01 06
Départ et retour « bus vélos » depuis La plaine
Accès tramway : arrêt William Booth direction terminus Les Caillols (10 minutes de marche)
Arrêt de bus devant le bar (40, 18 et 15)
Covoiturage : parking facile en bas du boulevard Elléon, intersection bd de Saint-Loup et bd Heckel
Projection du film : « Villes en eaux troubles » Documentaire Yves Entenich
Qui gère l'eau qui coule de nos robinets ?
Comment est fixé son prix ? Quelle est sa réelle qualité ?
Animation : Patrick Du Fau de La Mothe, Expert dans la gestion des services publics de l’eau
Il a dénoncé les surprofits de la Lyonnaise des eaux à Bordeaux
Il affirme qu'un maire peut négocier -20 à -30% du prix de l'eau
Il expose qu'en fait le principal responsable de la mauvaise gestion de l'eau, ce n'est pas le délégataire (par exemple, Véolia, à Marseille) mais ceux qui se sont défaussés de leurs responsabilités en les confiant à des entreprises privées spécialisées. Une analyse qui mérite un temps d'arrêt pour examiner aussi les responsabilités des citoyens qui délèguent aux élus un peu plus qu'il n'est raisonnable...
Salle des « Noces & Banquets », bar de l’Arrêt
en face de l’ancienne usine Rivoire & Carret
Angle du boulevard Heckel et du Boulevard de Saint Loup, Marseille 11ème arrondissement
Contact organisation : Anne-Marie Daniele : 06 25 45 01 06
Départ et retour « bus vélos » depuis La plaine
Accès tramway : arrêt William Booth direction terminus Les Caillols (10 minutes de marche)
Arrêt de bus devant le bar (40, 18 et 15)
Covoiturage : parking facile en bas du boulevard Elléon, intersection bd de Saint-Loup et bd Heckel
conferences débats avec JM. BROM ET M. RIVASI
CONFERENCES DEBATS
vendredi 6 mai-20h ITER La grande illusion ?
salle Philibert LA TOUR D’AIGUES
samedi 7 mai 18h salle socio-culturelle JOUQUES
avec :
Jean-Marie BROM ,directeur de recherches au CNRS (physique des particules)
Michèle RIVASI ,docteur en biologie,eurodéputée écologiste
Maurice WELLHOFF ,président du Comité de Défense de l’Environnement
CONTACT:
a.mediane@aliceadsl.fr COMITÉ DE DÉFENSE DE L’ENVIRONNEMENT de Jouques et Peyrolles
1994, route de Rians - 13490 Jouques -06 33 18 83 70
vendredi 6 mai-20h ITER La grande illusion ?
salle Philibert LA TOUR D’AIGUES
samedi 7 mai 18h salle socio-culturelle JOUQUES
avec :
Jean-Marie BROM ,directeur de recherches au CNRS (physique des particules)
Michèle RIVASI ,docteur en biologie,eurodéputée écologiste
Maurice WELLHOFF ,président du Comité de Défense de l’Environnement
CONTACT:
a.mediane@aliceadsl.fr COMITÉ DE DÉFENSE DE L’ENVIRONNEMENT de Jouques et Peyrolles
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mardi 3 mai 2011
Ce soir sur ARTE ,la 4ème révolution - Vers l'autonomie énergétique
Genre : Documentaire - Culture Infos
Pays : Allemagne
Nationalité : allemand
Date de sortie : 2010
Durée : 1h22
Dans diverses régions de la planète, Carl-A Fechner rencontre des personnes qui mènent des actions concrètes pour rendre possibles l'abandon des énergies fossiles, du nucléaire et militent pour le passage aux énergies renouvelables. Un entrepreneur explique, par exemple, comment on peut concevoir un immeuble de bureaux qui ne coûte que deux euros par an et par m² en dépenses énergétiques. Voitures électriques, panneaux solaires, éoliennes, turbines à biogaz, ces techniques ont déjà des applications pratiques et efficaces. Et les problèmes de stockage ou d'échange d'énergies seront de mieux en mieux résolus, assurent des experts comme Hermann Scheer, député allemand, Prix Nobel alternatif 1999. Carl-A Fechner recueille également l'avis de Fatih Birol, économiste en chef à l'Agence internationale de l'énergie, dont le siège est à Paris
Pays : Allemagne
Nationalité : allemand
Date de sortie : 2010
Durée : 1h22
Dans diverses régions de la planète, Carl-A Fechner rencontre des personnes qui mènent des actions concrètes pour rendre possibles l'abandon des énergies fossiles, du nucléaire et militent pour le passage aux énergies renouvelables. Un entrepreneur explique, par exemple, comment on peut concevoir un immeuble de bureaux qui ne coûte que deux euros par an et par m² en dépenses énergétiques. Voitures électriques, panneaux solaires, éoliennes, turbines à biogaz, ces techniques ont déjà des applications pratiques et efficaces. Et les problèmes de stockage ou d'échange d'énergies seront de mieux en mieux résolus, assurent des experts comme Hermann Scheer, député allemand, Prix Nobel alternatif 1999. Carl-A Fechner recueille également l'avis de Fatih Birol, économiste en chef à l'Agence internationale de l'énergie, dont le siège est à Paris
Inscription de la corrida au patrimoine culturel français , sic !
Inscription de la corrida au patrimoine culturel français
Le 22 avril dernier, le ministère de la culture français a validé l’inscription de la corrida au « patrimoine immatériel de la France » au même titre que certains savoirs culinaires ou monuments historiques. Aussi, la France est désormais le seul pays taurin au monde à reconnaître au patrimoine immatériel national une pratique réprimée par le code pénal dans l’Hexagone, exception faite de certaines localités soumises à dérogations.
Preuve du lobbying exercé, la « commission indépendante », invoquée par le ministère comme étant à l’origine de cette décision, serait composée de « personnalités essentiellement connues dans le milieu tauromachique » selon l’Alliance Anticorrida. Pour combattre cette décision, les associations ont d’ores et déjà lancé une pétition, adressée au ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, et accessible via un site Internet (1). L’association Terre Sacrée a, pour sa part, conclu en ces termes : « Oser mettre, en 2011, la torture animale au patrimoine culturel de la France est honteux, dégoûtant, indécent, ignoble et lâche ».
Cécile Cassier
Si vous vouler signer la pétition contre cet inscription au patrimoine culturel français, veuillez cliquer sur le lien ci-dessus , merci
Le 22 avril dernier, le ministère de la culture français a validé l’inscription de la corrida au « patrimoine immatériel de la France » au même titre que certains savoirs culinaires ou monuments historiques. Aussi, la France est désormais le seul pays taurin au monde à reconnaître au patrimoine immatériel national une pratique réprimée par le code pénal dans l’Hexagone, exception faite de certaines localités soumises à dérogations.
Preuve du lobbying exercé, la « commission indépendante », invoquée par le ministère comme étant à l’origine de cette décision, serait composée de « personnalités essentiellement connues dans le milieu tauromachique » selon l’Alliance Anticorrida. Pour combattre cette décision, les associations ont d’ores et déjà lancé une pétition, adressée au ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, et accessible via un site Internet (1). L’association Terre Sacrée a, pour sa part, conclu en ces termes : « Oser mettre, en 2011, la torture animale au patrimoine culturel de la France est honteux, dégoûtant, indécent, ignoble et lâche ».
Cécile Cassier
Si vous vouler signer la pétition contre cet inscription au patrimoine culturel français, veuillez cliquer sur le lien ci-dessus , merci
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