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samedi 7 mai 2011

Sarkozy accepte de commander à la Cour des comptes un rapport sur les coûts du nucléaire

Nicolas Sarkozy accepte de commander à la Cour des comptes un rapport sur les coûts de la
filière nucléaire, à la suite d'une demande du WWF France et d'Écologie sans frontière formulée
au nom de l'Alliance pour la planète, lundi 2 mai 2011, à l'occasion d'un déjeuner entre le
président de la République et les ONG du Grenelle de l'environnement. Le rapport, qui
comprendra une analyse des coûts du démantèlement, devrait être finalisé d'ici la fin de l'année.
« C'est une révolution. Cela fait 15 ans qu'on attend cela, que Corinne Lepage, Dominique
Voynet, Michèle Rivasi, Daniel Cohn-Bendit le demandent », se réjouit Serge Orru, directeur du
WWF France, contacté par AEDD. « On va enfin connaître la réalité du coût du nucléaire, avoir
de la transparence. »
« Nicolas Sarkozy a dit que le nucléaire n'avait rien à se reprocher, que c'était une énergie qui ne
coûtait pas cher, et que le rapport le dirait », rapporte pour AEDD Franck Laval, président
d'Écologie sans frontière. Mais pour l'ONG, le rapport de la Cour des comptes sera « à mettre en
parallèle avec le rapport sur la sûreté des centrales ». « On [les écologistes] a toujours perdu
notre combat contre le nucléaire en l'abordant par le biais de la sécurité. C'est par la voie
financière qu'on amorcera le changement. »

Martine Laplante, présidente des Amis de la Terre France, regrette pour sa part que le chef de
l'État ait refusé d'intégrer « l'évaluation du coût humain des accidents du nucléaire ».

QUEL MANDAT DONNÉ À LA COUR DES COMPTES?

« Davantage de clarté est la bienvenue », réagit Karine Gavand, chargée de campagne climaténergie
pour Greenpeace France, également présente au déjeuner. Avec la « dépendance énergétique », le prix du nucléaire « 40 % inférieur à la moyenne de l'Union européenne fait partie des nombreuses contre-vérités » du gouvernement. Karine Gavand « suivr[a] de près le mandat qui sera donné à la Cour des comptes », ajoute-t-elle.

Surtout, l'association internationale milite avant tout pour un moratoire de l'EPR de Flamanville
Elle a d'ailleurs bloqué, le matin même, le chantier normand pour « délivrer » 2 messages à
Nicolas Sarkozy : « l'EPR pose des problèmes de sûreté, le nucléaire sûr n'existe pas » et il est
« impossible de débattre si les affaires continuent 'comme si de rien n'était' ».

REFUS D'UN RÉFÉRENDUM

Les parties prenantes ont également discuté d'un éventuel débat sur l'énergie. « Mais nous
n'avons pas eu de réponses concrètes sur les termes du débat », indique Franck Laval, qui
souhaite « un vrai débat populaire ». Martine Laplante le présente comme « une prolongation du
Grenelle, avec des mesures sur le bâtiment, les transports, etc. »
Serge Orru propose « une commission de type Rocard-Juppé sur le grand emprunt pour étudier
les scénarios énergétiques en France dans les 20 prochaines années », qui s'achèverait sur un
« référendum : pour ou contre le renouvellement du parc de centrales nucléaires ? » « Nicolas
Sarkozy est contre un référendum », précise le directeur du WWF France. Une position partagée
par Greenpeace France : « Les conditions d'un débat serein ne sont pas réunies, notamment
parce que personne n'a accès à des informations objectives », explique Karine Gavand. La
chargée de mission préfère participer au « débat spontané dans la société ». « Nous espérons et
nous ferons tout pour que la question de la transition énergétique soit au coeur de l'élection
présidentielle. »

Par ailleurs, le président de la République a annoncé qu'un travail serait effectué sur la
constitutionnalité de la fiscalité écologique. Il avait soutenu la création d'une taxe carbone, qui
avait été adoptée par le Parlement fin 2009, mais l'avait abandonnée après une censure du
Conseil constitutionnel

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