Mis en ligne le mardi 20 mars 2012 SUR CHARLIE-HEBDO
Pollué par la politique, ses tabous et ses fantasmes, le débat relatif aux sacrifices des animaux dans les abattages rituels n’a pas eu lieu. Égorger à vif une vache qui agonise pendant dix minutes ou un malheureux mouton, une chèvre terrorisée, mériterait mieux que ces affrontements biaisés entre ceux qui instrumentalisent le problème à des fins xénophobes et ceux qui le taisent par lâcheté et complexe débile devant des identités meurtrières. Par-delà l’étiquetage de la viande halal ou casher, j’appelle à l’interdiction de ces abattages cruels, relevant non pas d’un particularisme culturel respectable, mais d’un obscurantisme intolérable, au même titre que sont intolérables l’excision des petites filles et la négation des droits du vivant. Chez ceux qui n’osent pas dénoncer ces pratiques sanglantes entre une part de racisme refoulé qui leur fait considérer l’autre comme un arriéré qu’il conviendrait de maintenir dans son arriération pour dire qu’on le respecte. Or j’affirme que tout humain peut accéder à la raison, à la sensibilité, au même degré de conscience et de raffinement des mœurs. Parce qu’il n’y a pas plus de races inférieures que de peuples élus, tout humain peut comprendre qu’un être sensible doté comme lui-même d’un système nerveux élaboré ne doit pas être soumis à la torture. Au nom de ce respect dû à tous les êtres sensibles et au nom de la dignité humaine, je condamne tous les rites ayant pour finalité la souffrance d’autrui : égorgements religieux ou à la ferme, corrida ou chasse à courre. […]Gérard CharolloisPrésident
Convention Vie et Nature pour une écologie radicale
• www.ecologie-radicale.org
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