mardi 17 mai 2011

Torture tauromachique: l’argent des contribuables

Crise économique? Pas pour tout le monde! Alors que près d’un tiers des spectacles tauromachiques ont été supprimés en Espagne en 2009 faute de subventions publiques, en France, le financement de la barbarie des arènes aux frais du contribuable se poursuit de plus belle. En Espagne, la corrida n’est pas une priorité quand les finances sont en berne. En France, si! […] malgré les demandes de la députée des Deux-Sèvres, Geneviève Gaillard, présidente de l’intergroupe pour la protection animale à l’Assemblée nationale, aucune commission d’enquête parlementaire sur le financement public de la corrida n’a pu voir le jour. Ceci sous la pression active et efficace de quelques députés qui confondent leur passion coupable et leur mandat électif. Pour le mundillo et ses soutiens, tous les moyens sont bons pour financer la corrida avec les fonds publics : subventions des écoles de tauromachie par le conseil général ou la mairie (Arles, Nîmes ou Béziers), subventions directes des spectacles par la municipalité, comme c’est le cas à Alès, subventions des clubs taurins qui coorganisent parfois les événements .  Le conseil général des Pyrénées-Atlantiques [a] acheté pour 3690 euros de places pour les corridas de Bayonne, tout en prétendant ne pas du tout subventionner ces spectacles. On joue sur les mots… La quasi-totalité des spectacles de corrida sont déficitaires et ne se maintiennent qu’à grand renfort d’argent public. En 2008, à Bayonne, le maire annonçait 180000 euros de déficit. En 2010,...... 92000 euros. Qui paye? Les contribuables!

Grâce au travail d’investigation de Mario Valenza, président de la BAC, Brigade Anti Corrida de Marseille, nous apprenons que le conseil général des Bouches-du-Rhône a subventionné la corrida en 2010 à hauteur de près de 120000 euros: achat de places à la société Jalabert pour 63255 euros et 56400 euros de subventions variées aux clubs taurins et à l’école taurine d’Arles. Et ce n’est que le conseil général. Il faut ajouter les subventions des mairies et du conseil régional présidé par un aficionado convaincu et actif

En 2003, une émission nommée «Al Descubierto » dénonçait sur une chaîne de télévision publique espagnole le financement public de la tauromachie, les trucages, les nombreux petits arrangements entre amis. À quand une grande enquête d’investigation sur le monde opaque de la tauromachie de la part des médias? Ce qui a été fait en Espagne il y a huit ans, nous l’attendons toujours en France…

Jean-Pierre Garrigues
CRAC Europe
• www.anticorrida.com
Mario Valenza
BACM
• www.bacmarseille.fr

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