Cette information devrait faire la une des journaux
L’Arabie Saoudite n'augmentera plus sa production de pétrole
Cela fait quelques années que des spécialistes pétroliers estiment que ce pays avait moins de capacité de production que ce qui était annoncé.
La semaine dernière, ce pays avait déjà baissé sa production On pouvait encore croire à des raisons techniques. Maintenant les choses sont claires, et, si ça se confirme, c'est un moment extrêmement important.
En effet, nous avons, d'après l'Agence internationale de l'énergie (AIE), passé le pic de production du pétrole conventionnel en 2006, et nous sommes sur un plateau technique de production vers le 86-87 mb/j.
Presque aucun pays ne peut produire plus que ce qu'il produit, et que beaucoup sont en déplétion, c'est-à-dire que leurs puits produisent moins, année après année..
Par ailleurs, la demande est repartie, avec une croissance de l'ordre de 1,5 b/j par an. Elle va donc croiser la courbe du maximum technique de production. Il y avait une incertitude sur la date, qui dépend en
premier lieu des capacités de production de l'Arabie Saoudite. Certains estimaient que ce seraient dans la 2e partie de cette décennie - ça sera sans doute plus tôt, peut-être dès la fin de l'année.
Le prix de pétrole étant fortement lié à la capacité de production disponible , les prix du pétrole vont flamber de nouveau.
Cette analyse est, globalement, partagée par les experts de l'ASPO, les pétroliers (rappelez vous le patron de Total évoquant le litre à 2€), de plus en plus d'économistes (ex: Patrick Artus prévoie le litre à 3€ en
2020, avec des hypothèses de production assez optimistes ), quelques hommes politiques, ...
D'autres facteurs sont susceptibles de faire augmenter le prix du pétrole, tel qu’une baisse de l'Euro (probable en cas de restructuration de la dette d'un pays comme la Grèce), des tensions géopolitiques, l'augmentation des consommations dans les pays producteurs, etc.. Très peu de facteurs sont susceptibles de le faire baisser, sauf une forte réduction de la demande. On n'a en particulier pas le temps de trouver des substituts au pétrole en quantité suffisante.
Il est peu de moment dans l'histoire de l'humanité où la quantité d'énergie par habitant a baissé structurellement. Nous y sommes.
Le problème, c'est que nous continuons de réfléchir "comme avant", comme au moment où l'énergie n'était pas chère. : taxes carbones, croissance verte, développement durable, EnR ... tous ces termes ont été imaginés sans prendre réellement en compte le coût de l'énergie et son EROI. On pensait qu'on avait le temps.. il n'en est rien.
Les années qui viennent seront des années décisives ! Espérons que les partis politiques préparent un plan B, à appliquer en 2012 si ses sombres perspectives se confirment. Certains pays ne sont pas dans le déni, envisagent des quotas, des plans de descentes énergétiques, mesurent leur résilience aux chocs pétroliers, etc... Et nous ?
Cdlt,
Thierry Caminel
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