mardi 8 janvier 2013

MARIAGE, la loi complice de la foi

 Pourquoi rentrer aussi violemment dans la gueule de l’Église catholique lorsqu’elle prend publiquement position contre le mariage homosexuel? Après tout, ça concerne qui, le mariage pour tous? Une minorité. Et à ce moment-là vous remarquerez qu’il y a toujours un intello, serpillière des plateaux de télé, pour blatérer qu’il y a des sujets plus importants, quand même… On ferait mieux de parler de la crise et trouver les moyens d’en sortir, quand même… La crise économique, c’est la cape qui distrait le taureau au moment où on lui pique une banderille dans le cul. Si tu n’as pas la formule magique pour sortir l’Europe du marasme, abstiens-toi de parler de sujets annexes. Ce n’est pas digne.
Pourquoi faut-il claquer le beignet de l’Église catholique à chaque fois que l’occasion se présente? Parce que si on laisse le lobby des curetons dire ce que doit être un couple marié, il finira par décider de nouveau de ce qui doit sortir ou non des ventres des femmes. Mais nooooon, faut pas exagérer, ce n’est plus possible chez nous! On n’est pas dans les zones tribales du Pakistan! Non, nous sommes en France, c’est-à-dire à moins de deux heures d’avion du Waziristan européen: l’Irlande.
Dans ce pays merveilleux, une femme qui était en train de faire une fausse couche s’est vu refuser un avortement au prétexte que le cœur du fœtus battait encore… L’avortement est interdit en Irlande. Les médecins ont expliqué à cette Indienne absolument pas catholique que l’Irlande était un pays catholique. C’est donc au nom de la loi et du catholicisme qu’il a fallu attendre trois jours que le fœtus meure de sa «belle mort» pour pratiquer une intervention sur la mère. Elle mourra deux jours plus tard d’une septicémie.
La loi qui interdit rigoureusement l’avortement depuis 1983 permet tout de même aux médecins de pratiquer une IVG lorsque la vie de la mère est en danger. Et ce depuis qu’en 1992 une jeune fille de 14 ans, victime d’un viol, avait tenté de se suicider parce que aucun médecin n’avait accepté de l’avorter. En Irlande, une femme doit donc essayer de s’ouvrir les veines ou bien avaler sa boîte à pharmacie pour obtenir la permission de disposer temporairement de son corps.

Les militaires dans les casernes, les curés dans les églises !

En France, quelles sont les positions de l’Église catholique sur l’avortement? Exactement celles de la loi irlandaise. L’unité européenne est un bricolage branlant, chaque pays a sa législation, l’Église catholique, elle, est unie. Elle n’a qu’une ligne, celle de son chef, Benoît XVI. L’Église catholique n’est pas moins rétrograde à Paris qu’à Dublin.
Les curetons français ne sont pas plus gentils, plus tolérants, plus humanistes en France qu’en Irlande. Partout et à chaque fois qu’ils peuvent avancer leurs pions, ils le font. Reculer ici au nom du Christ sur le mariage gay, c’est prendre le risque que demain on cède aussi sur l’avortement.
Mgr Vingt-Trois, défenseur de la famille hétérosexuelle et des petits enfants, ne s’est, à ma connaissance, pas prononcé sur le drame irlandais. Une mère est morte en Irlande à cause de la doctrine catholique. Elle ne fera plus d’enfant, elle ne se mariera plus. Sans doute que ce n’est pas grave, puisqu’elle n’est pas chrétienne et qu’elle doit actuellement brûler en enfer.
Charb

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