Le 29 juillet dernier, le Conseil d’Etat a rejeté la requête de France Nature Environnement (FNE) et de l’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF), demandant la suspension de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de l’insecticide Cruiser OSR (1), pour l’enrobage de semences de colza. Il a justifié sa décision au motif de son incompétence à traiter ce dossier. Rendue à quinze jours seulement des premiers semis de colza, cette décision réduit grandement l’efficacité d’un possible recours devant une autre juridiction.
Utilisé en enrobage des semences, le Cruiser OSR est diffusé par la sève dans toute la plante, jusqu’aux fleurs. Appartenant à la même famille de celles utilisées dans la composition du Régent et du Gaucho, sa substance active est le thiaméthoxam. Insecticide dit néonicotinoïde, le Cruiser OSR a « des effets délétères avérés sur les abeilles », souligne l’UNAF. Appliqué au colza, culture très attractive pour les insectes pollinisateurs, il représente une menace accrue pour les populations d’abeilles. Alors que près d’1,5 million d’hectares seront semés dans les campagnes françaises d’ici quelques semaines, de fortes retombées sont à craindre sur les colonies de butineuses.
Mais le débat n’est pas clos pour autant. Avant même le verdict rendu le 29 juillet, FNE avait déjà fait part de sa volonté de lancer une action « sur le fond » pour demander l’annulation de l’autorisation du Cruiser délivrée sur le colza, ainsi que celle accordée pour l’année 2011 sur le maïs. Si, en France, les batailles se suivent et se ressemblent, d’autres pays ont, semble-t-il, su trancher. Ainsi, d’après l’UNAF, la Slovénie a retiré l’AMM « Cruiser » sur le maïs au printemps dernier, en raison de la surmortalité des colonies apicoles. De même, le 30 juin dernier, l’Italie a renouvelé pour la seconde fois son interdiction visant les insecticides néonicotinoïdes sur le maïs.
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