Suite à la catastrophe d’AZF, fut mise en place la loi Bachelot de 2003, exigeant l’instauration par les préfets de PPRT (Plan de Prévention des Risques Technologiques) autour des 670 sites industriels les plus dangereux. Concrètement, ce zonage définit les risques encourus par les populations exposées et établit les expropriations et les travaux obligatoires à prévoir dans les habitations pour résister à une explosion notamment.
Or, la semaine dernière, le préfet du Rhône, Jean-François Carenco, a annoncé les mesures à prendre dans la ville de Feyzin, concernant la zone qui accueille une raffinerie Total. Sont ainsi prévues 25 à 80 destructions de maisons, 500 autres habitations devant être renforcées en vue d’un possible accident technologique. Les riverains autorisés à rester devront prendre à leur charge une partie des frais de mise aux normes de leurs habitations. Selon France Nature Environnement (FNE), 500 foyers feyzinois devront s’acquitter de 5 millions d'euros pour mettre aux normes leur logement. Selon les propos du préfet relayés par FNE, les 10 millions d’euros supplémentaires, nécessaires à la réalisation de ces travaux, seront à la charge des contribuables français. En revanche, Total, qui a totalisé un bénéfice net de 10 milliards en 2010, ne devrait pas avoir à débourser le moindre euro.
Estimant que « 10 000 euros de travaux en moyenne par foyer, c’est un principe pollué-payeur inacceptable et injustifiable », Marc Sénant, coordinateur du réseau Risque industriel à FNE attire l’attention sur le fait inquiétant que la plupart des riverains ne réaliseront pas les travaux en raison de leur coût trop élevé. Aussi, dix ans après la catastrophe industrielle d’AZF, la menace de voir un tel scénario se répéter plane toujours.
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