Le monde va mal, l’humanité aussi. Nous vivons depuis maintenant des décennies des crises profondes, liées entre elles et dont la portée s’aggrave: une crise économique marquée par un dérèglement des relations entre l’économie et la finance et une fuite en avant dans un productivisme sans limites, une crise sociale qui exclue des milliards d’êtres humains au sud comme au nord, une crise environnementale qui se traduit par l’épuisement des ressources naturelles, l’accélération du dérèglement climatique et une dégradation rapide de la biodiversité, une crise démocratique enfin, où se conjuguent la montée des populismes et de l’abstention, la mise en danger des libertés publiques et des droits humains et une concentration des pouvoirs politique et économique aux mains d’un petit nombre. Face à cette situation, nous devons d’urgence changer de modèle.
Face à ces crises, des initiatives positives existent au sein des sociétés, des associations, des acteurs et actrices engagé-es. Partout dans le monde, des populations s’engagent pour défendre leurs droits élémentaires à une vie meilleure et une mondialisation solidaire. Le « printemps arabe » a démontré aux Etats les aspirations des peuples à la démocratie, aux libertés, aux droits sociaux et à l’éthique de leurs dirigeants. L’écologie prend une place nouvelle dans ces grands changements. Les relations entre les aspirations au changement démocratiques et à la reconquête du pouvoir économique par les citoyens sont plus que jamais liées aux engagements en faveur d’une planète préservée pour le bien être de tous.
Il reste dans cette période de mutation intense à bâtir un cadre politique global qui permette à cet élan social de se structurer et de l’emporter par rapport au conservatisme manifesté par ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir. Nous avons besoin de politiques publiques efficaces en matière de lutte mondiale contre la pauvreté et d’accès de tous aux biens publics mondiaux. Le cynisme du green washing et des slogans autour d’une croissance que l’on dit maintenant « inclusive » ne doivent pas faire illusion. Europe Ecologie - Les Verts doit porter avec constance et détermination son projet de nouveau modèle économique, écologique et social pour oser des mutations nécessaires et désirables, et bousculer les intérêts acquis liés au modèle productiviste.
La démarche que nous avons adoptée pour construire le projet 2012 d’Europe Ecologie - Les Verts a deux objectifs : l’un, essentiel pour l’avenir de l’écologie politique, est de constituer notre premier corpus politique commun afin que cette vaste entreprise d’ouverture et de rassemblement qu’a été et que restera, nous le souhaitons, Europe Ecologie - Les Verts, devienne une communauté d’idées et d’expériences à mener ensemble pour les années à venir. L’autre est de déterminer à la fois pour les élections présidentielle et législatives nos lignes de forces et les propositions concrètes que nous estimons nécessaires pour transformer en profondeur notre société productiviste en société écologique. Nous souhaitons donc associer une perspective politique de long terme à des enjeux plus immédiats.
Pour ces deux objectifs, nous avons pris le parti d’une élaboration collective ouverte à la participation des membres actifs d’EELV et de ses commissions thématiques, des coopérateurs/trices et des compagnons/gnes de route qui le souhaitent, à travers les groupes Projet 2012. Nous avons également voulu, par le biais de nombreuses auditions, que soient pris en considération les besoins, les aspirations et les propositions des acteurs sociaux et écologistes, des spécialistes et intellectuel/-es investi-es dans la vie de la cité, de l’entreprise et du monde. Ces conditions étaient nécessaires mais non suffisantes pour que la dynamique démocratique ait une réelle ampleur. Pour respecter cette exigence et l’idée de coopérative chère à notre mouvement, notre démarche se devait d’être publique et participative à tout moment. Pour ce faire, outre des groupes de travail transversaux, des « Jeudis de l’écologie 2012 » ont été organisés depuis novembre un peu partout en France et vont continuer de l’être pendant les mois à venir. Ces « Jeudis » sont des auditions collectives publiques sur l’ensemble des domaines de l’écologie politique et les lignes de force politiques qui doivent être remises au centre des débats : éducation, nucléaire, politique de l’eau, politique étrangère, état de la démocratie sont quelques uns des thèmes qui ont été débattus. La société civile est en tribune et en salle, les élu-es sont présents pour écouter et n’interviennent qu’en contrepoint. Les JDE2012, systématiquement filmés et présents sur le site d’EELV, continueront jusqu’aux échéances électorales de 2012, accompagnant les débats programmatiques puis de campagne jusqu’aux élections. Les Etats généraux pour l’Emploi et l’Ecologie sont un autre pilier co-élaboratif de la démarche. Dernière consultation en date : Les Groupes locaux et Conseils départementaux EELV ont pu débattre ces dernières semaines des premiers travaux programmatiques. Les avis parvenus ont été pris en compte par le comité d’animation du projet, d’autres interviendront dans les semaines qui viennent et seront étudiés pour la poursuite du travail.
Les Journées d’été 2010 ont entamé le processus de consultation et permis de commencer à associer de nombreuses personnes intéressées par la démarche d’Europe Ecologie - Les Verts, les Journées d’été de 2011 devront finir cette première étape avant la validation du Projet 2012 par le Conseil Fédéral à l’automne.
A l’occasion de la première Assemblée Générale d’Europe Ecologie - Les Verts, les orientations programmatiques suivantes sont adoptées, comme lignes directrices de ce projet.
Nous nous fixons pour cela cinq orientations :
• Vivre mieux en préservant l’humanité et la planète
• Une économie écologique et solidaire
• Vivre ensemble dans une société ouverte et réconciliée
• De l’oligarchie à la démocratie réelle
• Un monde de paix et de justice
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